L’alimentation des patients diabétiques de type 1 : trouver l’équilibre entre contrainte et liberté

Cette façon de faire s’appuie sur un principe simple : la dose d’insuline des repas est proportionnelle à la quantité de glucides ingérés. Pour un patient donné, à chaque repas, on détermine une quantité fixe de glucides, et la quantité d’insuline fixe nécessaire pour y faire face. Il est finalement assez simple de retourner la proposition : pour pouvoir manger des quantités variables de glucides, il me faut apprendre comment déterminer la dose d’insuline qui sera nécessairement variable pour « faire avec ». C’est le principe de l’insulinothérapie fonctionnelle, ou insulinothérapie flexible. Cette technique, développée depuis longtemps dans d’autres pays, connaît un engouement plus récent en France. Le développement des outils de précision pour la gestion de l’insulinothérapie que sont les analogues de l’insuline et les pompes permet de donner toute sa place à cette stratégie dont l’objectif est de permettre au patient d’ajuster son traitement à sa vie et non l’inverse. Cette approche séduisante permet d’escompter un bénéfice en termes d’équilibre glycémique, de réduction des hypoglycémies et d’amélioration de la qualité de vie. Il ne s’agit pas d’un simple apprentissage de recettes, mais d’une approche thérapeutique globale qui se traduit pour le patient par l’acquisition de compétences complexes et leur intégration dans les circonstances diverses de la vie. Claude Bernard l’enseignait en 1877 : « Nous sommes portés à condamner la pratique des régimes exagérés auxquels on soumet aujourd’hui les diabétiques ». Liberté donc, pour le patient, de manger ce qu’il veut, avec la contrainte consentie de viser au mieux la dose d’insuline requise. En d’autres termes, trouver son équilibre entre désir et réticence à modifier ses habitudes et choisir la formule qui lui correspond le mieux.