Publié le 15 avr 2021Lecture 4 min
Insulinothérapie basale : simplifier et optimiser le parcours de soins
Michèle DEKER, Neuilly
Cent ans après la découverte de l’insuline, il reste malgré tous les progrès accomplis un long chemin à parcourir pour optimiser l’insulinothérapie basale chez le diabétique de type 2, en termes d’organisation des soins notamment. Actuellement, 100 000 patients DT2 débutent chaque année en France un traitement par insuline.
Le même constat est fait chaque année : l’initiation du traitement insulinique est tardive et il existe une inertie à la titration. L’initiation du traitement est une période critique pour le patient et le soignant, sa mise en œuvre est difficile et toutes les étapes du suivi sont délicates. Les 3 premiers mois sont cruciaux pour l’atteinte des objectifs glycémiques. Cette complexité de la mise en œuvre nécessite d’activer tous les leviers possibles d’optimisation. L’un de ces leviers réside dans les nouvelles insulines basales, glargine U300 et dégludec, dont le bénéfice comparativement à la glargine U100 réside dans la réduction des hypoglycémies nocturnes, sachant que les hypoglycémies restent un frein à la titration de l’insuline.
En 2021, il faudrait s’appuyer davantage sur les nouvelles technologies de télésurveillance. L’étude TeleDiab-2 montre que dans les deux groupes offrant une adaptation automatique des doses d’insuline associée à des téléconsultations fréquentes, on observe un gain d’environ 1,5 % d’HbA1c comparativement au suivi habituel (1 %) ; ce gain se maintient à 13 mois chez les patients utilisant INSULIA®. Le pourcentage de patients à l’objectif d’HbA1c < 7 % est d’environ 30 % grâce aux outils numériques d’adaptation associés à la télésurveillance. Il n’y a pas de différence sur les hypoglycémies. Après les 4 premiers mois, la majorité des patients souhaitaient continuer à utiliser INSULIA®.
L’enquête ODOXA réalisée par internet, pour l’Agence numérique en santé, avant la crise sanitaire sur un échantillon de plus de 3 000 personnes (≥ 18 ans) et plus de 500 professionnels de santé, montrait que 70 % des Français interrogés seraient prêts à utiliser les objets connectés pour le suivi d’une maladie chronique. La grande majorité des personnes déclaraient connaître les nouvelles modalités de télémédecine et 40 % souhaiteraient y avoir recours. Les résultats sont encore plus importants auprès des professionnels de santé. Au pic de la crise sanitaire le nombre de téléconsultations est passé à 1 million par semaine vs 10 000 habituellement et la diabétologie a contribué à cet élan. La participation au programme de télésurveillance ETAPES a notablement augmenté de 43 % entre juin et septembre 2020.
Parmi les solutions techniques, la seule dédiée au diabète de type 2 est INSULIA®, solution digitale qui fournit des recommandations de doses d’insuline personnalisées, basées sur le plan de traitement établi par le médecin. Les règles d’inclusion ont été assouplies depuis la crise sanitaire : DT2 depuis 1 an, pas de minimum d’HbA1c requis mais un diabète déséquilibré avec HbA1c ≥ 9 %.
Afin de confirmer les résultats obtenus en vie réelle avec le système INSULIA®, le laboratoire Sanofi a conçu une analyse des résultats chez les patients ayant un recul d’utilisation d’au moins 6 mois ; l’objectif est de générer des données d’utilisation de la solution INSULIA® dans la vraie vie.
Vers un organisation optimale ville-hôpital
La majorité des patients DT2 sont pris en charge par les médecins généralistes en ville mais ceux traités par insuline, seule ou associée à des antidiabétiques oraux, atteignent rarement les objectifs glycémiques, par peur des hypoglycémies, absence d’expérience dans l’auto-prise en charge et absence de titration de l’insuline. En France, le seuil d’HbA1c fixé par le médecin traitant est > 7 % dans plus de 60 % des cas ; l’insuline est toujours initiée tardivement pour une HbA1c > 9 % en moyenne et la titration n’est pas réalisée assez rapidement. Le frein principal est la peur de l’hypoglycémie chez les soignants, et la prise de poids chez les patients.
Le médecin généraliste reste le pivot de la prise en charge. Le programme Alliance 7 2.0 développé par sanofi a pour but de renforcer le maillage ville-hôpital, en mettant à disposition de nouvelles technologies, en particulier la plateforme de télésurveillance INSULIA® pour le diabète de type 2. Le Médipôle lyonnais a déjà mis en place cette organisation. L’objectif a été de détourner le flux des patients adressés par les médecins généralistes à l’hôpital des urgences vers la diabétologie, puis d’organiser en aval la prise en charge grâce aux nouveaux outils en lien avec les unités de télédiabétologie.
D’après le symposium du laboratoire Sanofi : « Vers un contrôle 2.0 du diabète : peut-on simplifier l’insulinothérapie basale dans le DT2 et optimiser le parcours de soins dans les territoires », avec la participation d’A. Penfornis et J.-P. le Berre SFD 2021
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