Publié le 15 juin 2020Lecture 2 min
De la COVID-19 à la diabésité : d’une pandémie à l’autre - Des pistes pour le monde d’après
Jean-Louis SCHLIENGER, Université de Strasbourg
Ces temps troublés de perplexité et d’inquiétude incitent à réfléchir sur les grandes pandémies, celle tonitruante qui nous frappe actuellement de plein fouet et celle, plus sournoise, plus insidieuse mais tout aussi actuelle et tueuse liée à notre mode de vie. La première est la pandémie de COVID-19, la seconde la pandémie de la diabésité.
Il est opportun de rappeler qu’une pandémie est une épidémie touchant une proportion importante de la population mondiale favorisée par les déséquilibres majeurs liés aux bouleversements sociaux et environnementaux tels que la mondialisation, la densité démographique, les migrations, la modification des comportements individuels et l’inadéquation des systèmes de santé (manque de vaccination, d’actions de prévention et d’infrastructures sanitaires).
Les grandes pandémies ayant marqué l’histoire des hommes sont traditionnellement le fait d’un agent infectieux transmissible : la peste noire qui a fait 25 millions de morts en Europe entre 1347 et 1352 et balayé ce qui restait de l’Empire Byzantin ; la grippe espagnole (souche A H1N1) qui aurait causé 5 fois plus de morts que la Grande Guerre en 1918 et 1919 ; le sida dû au HIV auquel sont attribués 32 millions de morts depuis 1981… sans oublier le choléra encore responsable de 150 000 morts par an et la variole éradiquée depuis 1980 à la suite des campagnes de vaccination mondiales.
Après cette énumération, il peut paraître incongru, voire insensé d’établir un parallèle entre la pandémie actuelle et celle de la diabésité définie comme une insulinorésistance sévère, un syndrome métabolique avec un excès d’adiposité viscérale et une dyslipidémie, responsables d’un cortège de complications cardiovasculaires, pulmonaires, ostéoarticulaires et cancéreuses. Et pourtant… Aussi actuelle mais à l’évidence moins aiguë que la COVID-19, la diabésité partage avec elle certains points marquants.
L’ampleur du désastre est comparable. Les trompettes des médias donnent une image trompeuse de la gravité évidente de l’une par rapport à l’autre qui n’est pas moins grave.
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