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Congrès

Publié le 14 avr 2016Lecture 2 min

Pioglitazones et cancer de la vessie : la fin des incertitudes

M. DEKER

CODIA
Les glitazones sont toujours autorisées et prescrites dans le monde entier, hormis en France et dans le Maghreb. il s’agit principalement de la pioglitazone dans la mesure où des restrictions ont frappé la rosiglitazone en raison de ses effets délétères cardiovasculaires. Deux grandes études observationnelles lèvent le doute qui pesait jusqu’ici sur la pioglitazone.

Dans les études prémarketing, une augmentation de l’incidence des cancers de la vessie avait été observée chez les rats mâles, mais pas chez les femelles. Soucieuse d’une augmentation du risque chez l’homme, la FDA avait réclamé en 2003 une grande étude prospective de cohorte afin de lever les doutes pesant sur la pioglitazone. L’analyse intérimaire à 5 ans avait montré une légère mais significative augmentation du risque de cancer de la vessie, également mise en évidence dans d’autres études de par le monde. La rosiglitazone a été retirée du marché français et l’étude observationnelle nord-américaine a été poursuivie. Ses résultats ont été publiés en 2015 et devraient contribuer à clore le débat. L’étude observationnelle de cohorte réalisée sur le registre de la Kaiser Permanente Northern California, incluant près de 200 000 patients diabétiques de type 2 âgés de ≥ 40 ans, a comparé plus de 34 000 patients traités par la pioglitazone à 159 000 patients ne l’ayant pas utilisé, sur un suivi de près de 10 ans (Lewis JD et al. JAMA 2015 ; 314 : 265-77). Avant ajustement, il y avait un sur-risque chez les utilisateurs de poglitazone, mais après ajustement sur de multiples variables, aucun sur-risque n’est mis en évidence. L’analyse réalisée en fonction des doses cumulées de pioglitazone, ne montre pas de tendance à une augmentation du risque de cancer de la vessie associée à la prise de pioglitazone. Parallèlement, a été publiée une autre étude regroupant 6 grandes cohortes de population dans le monde (Colombie britannique, Finlande, Manchester, Rotterdam, Écosse et Royaume-Uni), soit plus d’un million de patients diabétiques de type 2 et plus de 6 millions de personnes-années (Levin D et al . Diabetologia 2015 ; 58 : 493-504). De manière assez cohérente, mise à part une tendance dans l’une des cohortes et après ajustement, le risque cumulatif de cancer de la vessie pour 100 jours d’exposition cumulée est de 1,01 chez l’homme et de 1,04 chez la femme.   Ces résultats rassurants expliquent que dans les recommandations nord-américaines actuelles, le sur-risque de cancer de la vessie ne soit plus mentionné. Ces résultats conduiront-ils à la réintroduction de cette glitazone dans la pharmacopée française ? Cet antidiabétique aurait sans doute sa place chez les patients très insulinorésistants, soit environ 10 % des diabétiques de type 2, chez lesquels il n’existe pas d’autre solution thérapeutique. D’après B. Charbonnel CODIA, février 2016, Paris 

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