Publié le 27 fév 2024Lecture 3 min
FFRD : trois nouvelles allocations de recherche
Michèle DEKER, Paris
La Fédération francophone de recherche sur le diabète, créée en 2013 à l’initiative de la Société francophone du diabète avec le soutien de la Fédération française des diabétiques, et avec le soutien de ses partenaires industriels (Abbott, AstraZeneca, MSD, Lilly, Novo Nordisk et Sanofi) a retenu pour cette année trois projets de recherche pour un montant de 200 000 € chacun.
Recherche clinique
Olivier Bourron (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) se propose d’évaluer l’impact de la metformine sur les calcifications artérielles périphériques et coronaires dans le diabète de type 1, complication fréquente et grave touchant un patient sur deux. Les calcifications artérielles des membres inférieurs sont associées au risque d’amputation. Elles entraînent des modifications hémodynamiques (augmentation de la pression artérielle pulsée, de la vélocité de l’onde de pouls, altérations de la microcirculation) avec des répercussions systémiques : hypertension artérielle systolique, augmentation des accidents vasculaires cérébraux, hypertrophie cardiaque, coronaropathie, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale chronique. Une étude prospective réalisée chez des patients diabétiques de type 2 évaluant les facteurs prédictifs du risque de complication des calcifications artérielles de jambe avait montré le bénéfice de la metformine. La metformine active certaines voies cellulaires sous la dépendance de l’AMP-kinase, ayant un effet protecteur vis-à-vis des calcifications artérielles. L’étude IMPACT-1D va comparer l’ajout de metformine versus placebo sur une période de 24 mois chez 230 patients ayant un DT1 et à haut risque de calcifications artérielles, sur l’apparition des calcifications au niveau périphérique et coronaire. Cette étude a également pour objectif de mieux comprendre la physiopathologie des calcifications artérielles dans le DT1 en mettant à jour les paramètres biologiques (protéines du remodelage osseux, lipides, marqueurs de l’inflammation, etc.) associés à la progression des calcifications artérielles dans cette population.
Recherche fondamentale
Soraya Taleb (Centre de recherche cardiovasculaire PARCC, Paris) a pour projet de recherche l’exploitation et la modulation de l’immunité entraînée dans la résistance à l’insuline liée à l’obésité. L’immunité entraînée concerne un sous-type de cellules immunitaires appartenant à l’immunité innée, qui ont été soumises à des stimuli antérieurs. Ce concept a été initialement démontré dans le cadre des maladies infectieuses où l’immunité entraînée a des effets bénéfiques en augmentant la réponse im - mune. L’immunité entraînée peut être activée dans le cadre d’un régime gras de type occidental, comme démontré chez la souris, avec des conséquences qui restent pour l’instant mal connues chez l’homme. Le postulat est qu’une préexposition au régime gras activerait l’immunité entraînée et augmenterait l’inflammation, laquelle conduirait à l’insulinorésistance. Les objectifs de la recherche sont de caractériser l’impact de l’immunité entraînée induite par un régime gras donné en discontinu sur l’inflammation et le phénotype métabolique, et ses effets à long terme ; de décrypter les mécanismes cellulaires et moléculaires par lesquels l’immunité entraînée peut impacter les réponses immunitaires et métaboliques ; de tester des voies pharmacologiques telles que l’interleukine-1 bêta.
Recherche translationnelle
Mikaël Croyal (Institut du thorax, Nantes) va étudier la glycation des apolipoprotéines dans le diabète de type 2 et son impact sur les maladies cardiovasculaires. En effet, les biomarqueurs traditionnels (HbA1c, lipides) n’expliquent pas totalement le risque résiduel dans cette maladie malgré les traitements actuels. Il est donc essentiel de découvrir des biomarqueurs plus prédictifs du risque cardiovasculaire pour mieux prendre en charge les patients les plus à risque. Ce projet s’intéresse aux apolipoprotéines, complexes macromoléculaires qui permettent le transport des lipides, dirigent le métabolisme des lipoprotéines et sont de puissants marqueurs du risque cardiovasculaire. Les apolipoprotéines ont plusieurs isoformes, liées à des variants génétiques ou à des modifications transcriptionnelles, notamment la glycation. L’hypothèse est que l’hyperglycémie chronique favorise la glycation des apolipoprotéines, ce qui aboutit à une altération des fonctions métaboliques des lipoprotéines et une augmentation du risque cardiovasculaire. Ce projet est donc translationnel partant de la clinique vers le fondamental.
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